4/12/24

"Je n’ai jamais ressenti quelque chose de plus utile que cette connexion avec ces jeunes"

Chaque don est une main tendue qui peut changer un destin.

Derrière notre mission auprès des jeunes, il y a des adultes engagés essentiels à notre mission.

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Aujourd’hui, nous vous partageons l’histoire de Youcef Ghanem, un donateur engagé, qui a donné du temps, de l’énergie et des ressources pour soutenir les jeunes que nous accompagnons.

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Youcef a grandi dans un environnement difficile.

Enfant des cités, il a été placé en foyer et a manqué de tout.

Aujourd’hui, à 45 ans, il est PDG de 12 sociétés employant 70 salariés, et père de 4 enfants.

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Animé par l'envie d'agir à son tour pour la jeunesse, Youcef a financé une partie des ateliers organisés au Lycée Professionnel Maria Deraismes (Paris 17e) cette année.

Cet établissement accueille 514 élèves – dont plus de la moitié sont boursiers et 40 % résident en quartiers prioritaires (QPV), et fait face à des défis importants.

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Dans ce cadre que Youcef a été invité :

à participer à un atelier de trois heures, destiné aux élèves de 3e Prépa-Métiers,
puis à partager son parcours de vie lors d’une seconde rencontre.

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Il nous raconte.

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Comment as-tu connu l’association TADAM ?

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Je suis un enfant issu des quartiers difficiles comme on dit.

J’étais le pauvre parmi les pauvres. J’ai sombré un temps dans la délinquance. Jusqu’au jour où j’ai compris que c’est par le travail que je m’en sortirais.

Il y avait une association, le CPIJ (le centre paroissial de la jeunesse dans le XIV° arr), dans mon quartier porte de Vanves, dont le but était de faire un pont entre les jeunes des quartiers et “l’autre monde”.

Ils aidaient les jeunes à trouver un travail, à créer une entreprise pour ceux qui le souhaitait....

Le CPIJ était dirigé par Olivier Leduc, et il y avait un bénévole, qui était patron d’une entreprise dans l’immobilier, Philippe Leigniel, que j’ai connu quand j’avais 16-17 ans.

Tous les deux m’ont tendu la main à ce moment de ma vie.

Nous sommes toujours en contact avec Philippe, et il m’a proposé d'œuvrer pour la jeunesse à mon tour.

Maintenant que je “m’en suis sorti”, cela me semblait normal d’entrer à mon tour dans le monde associatif.

Philippe m’a présenté Gilles [Poirieux] ancien président de l’association TADAM.

Ca a été mon premier contact avec l’association.

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Il existe plusieurs associations qui oeuvrent pour la jeunesse, qu’est-ce qui t’a plu chez TADAM?

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En premier lieu, c’est la sincérité des personnes que j’ai rencontrées.

Gilles [Poirieux], Angélique [Stanczak-Serra], et toi-même Sophie [Irles].

J’avais envie d’aider des jeunes qui ressemblent au Youcef d’il y a 30 ans : des jeunes défavorisés, mis à la marge.

Et ce que fait TADAM m’a de suite parlé.

Je suis venu observer un atelier TADAM pendant 3 heures, que j’ai trouvé très bien.

J’ai aimé ces gamins, vraiment.

Ca m’a donné envie de continuer.

Alors Angélique m’a proposé de revenir pour leur raconter mon parcours

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Tu nous racontes ce moment où tu as partagé ton parcours aux jeunes ?

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Je suis retourné voir ces jeunes en effet, mais je leur ai dit : je ne suis ni le bon exemple, ni le mauvais.

Car je ne cherche pas à ce que tous les jeunes fassent comme moi.

Je voulais surtout leur raconter mon parcours pour leur dire que c’est jouable. Que c’est possible. Pour tenter de réveiller quelque chose en eux.

Ils entendent, vivent et ressentent la violence tous les jours.

Moi je veux planter la graine qui dit “il y a un avenir meilleur, c’est possible”.

Voilà, je suis venu semer des petites graines.

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Que retiens-tu de l’atelier, puis du moment de partage d’expérience ?

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J’ai eu l’impression de parler au Youcef d’il y a 30 ans.

Sauf qu’ils sont plus vifs ! Ils sont plus rapides, plus connectés, et je trouve ça hyper positif.

Je me souviens, moi j’étais très méfiant des adultes. Là j’ai eu le sentiment qu’ils m’ont parlé comme à leur grand-frère, comme à leur père.

Quand je me suis adressé à eux, j'ai commencé en leur disant “je vous parle comme à mes enfants”. Ils ont compris que je viens du même endroit qu’eux, des mêmes quartiers, que j’ai eu les mêmes problèmes, voire plus.

A la fin, ils sont venus me checker la main comme si on se connaissait depuis longtemps, aucunes barrières. Garçons, filles, peu importe leurs origines, aucunes barrières.

Aujourd’hui, c’est à mon tour de faire le pont entre les deux mondes, c’est là que je me sens utile.

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Pourquoi cela te semble important de soutenir TADAM aujourd’hui ?

On court tous après l’argent, après la vie, et j’en fais partie, je gère des entreprises, ça tourne, j’ai des salariés…

Ce que j’ai envie de dire, à ma petite échelle : je n’ai jamais ressenti quelque chose de plus utile que cette connexion avec les jeunes, et ça fait longtemps que ça ne m’est pas arrivé.

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Propos recueillis par Sophie Irles

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