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9/12/24

Lucas, ancien jeune participant, maintenant Révélateur de Talents !

Lucas a 22 ans, il est étudiant en master de société biodiversité au muséum national d’histoire naturelle, après une licence pluridisciplinaire d’études supérieures, un séjour Erasmus à Vienne, et un master de philosophie. 

A côté de ses études, Lucas pratique le cirque et travaille comme veilleur de nuit dans un institut pour personnes malvoyantes. 

Lucas avait suivi un séjour TADAM lorsqu’il avait 16 ans. 

6 ans plus tard, il reprend contact avec l’association pour devenir Révélateur de Talents.

Grâce à vos dons, l'association a pu offrir la formation à Lucas ; aujourd'hui c'est le plus jeune de nos animateurs autonomes et on se félicite de l'avoir dans l'équipe tant il est aimé des jeunes (et des moins jeunes). 

Faites connaissances avec Lucas à travers cet interview 👇

TADAM : Lucas, pourquoi avoir repris contact avec TADAM 6 ans après ton séjour ? 

Lucas : A la fin du séjour TADAM, tous les participants doivent s’engager sur une action à mener. 

Moi je m’étais engagé à passer le BAFA.  

En recroisant Marina, la fondatrice, je lui ai dit que je rêvais de devenir Révélateur de Talents. Elle m’a répondu qu’elle rêvait qu’un jeune passe de l’autre côté !

T : Le parti pris de notre formation aux adultes c’est de faire vivre la méthode telle qu’on la fait vivre aux jeunes ; qu’as-tu appris de plus en formation ? 

L : En formation, on ressent encore davantage la notion de “mode de vie” : adopter la bienveillance au quotidien, la co-responsabilité, l’écoute. J’ai questionné mon investissement auprès de mes proches, de mes amis, dans mes études... 

En tous cas j’essaie d’infuser les principes TADAM dans tous ces pans de ma vie. Ça me permet de lâcher la pression notamment dans mes études. 

Je suis plus détendu et c’est plus agréable à vivre. La vie est plus douce. 

T : Par rapport au BAFA, qui forme à l’animation de jeunes, quels sont les outils que tu as trouvé en plus chez TADAM ? 

L : J’ai trouvé la formation au BAFA assez basique. 

Avant que je ne me forme chez TADAM, il y avait des situations dans lesquelles je me sentais démuni : gérer les conflits, savoir trouver des paroles réconfortantes lorsqu’il y a de la tristesse, ou apaiser la colère, trouver un juste milieu face à une situation d’injustice…

C’est pendant la formation TADAM que j’ai acquis des outils pour gérer ce genre de situations. 

Et surtout, à présent j’ai le sentiment d’être davantage dans la transmission de certains principes éducatifs, je ne suis pas simplement dans l’animation. 

Même hors TADAM, j’utilise les accords TADAM, je les présente comme les règles de vie. 

Ca m’aide pour ouvrir des discussions sur des situations où les jeunes dérapent, tout en restant dans l’écoute et le lien aux jeunes. 

Dès que ça dérape, je dis “Stop ! on est sortis du cadre, et on va discuter du pourquoi” 

J’ai un exemple qui me vient en tête, lors d’un jeu (hors TADAM), un jeune a fait une blague raciste. 

Personne n’a relevé sur le moment. 

Mais je ne voulais pas laisser passer ça. 

A la fin du jeu, j’ai simplement exprimé mon malaise. Je n’ai même pas eu à citer ni la blague ni le jeune, il s’est reconnu tout de suite. 

On a eu une longue discussion tous ensemble sur les préjugés, le racisme… 

On a traité le problème à la racine, et nous n’avons plus eu de problématique similaire sur le reste du séjour. 

Un autre exemple, lors d’une animation où j’ai demandé aux jeunes de laisser les téléphones de côté. Sur le moment ils étaient énervés, ils ne comprenaient pas cette règle.

J’ai pris le contre-pied en m’adressant à eux sur le sens de cette règle - c’est une technique qu’on voit en formation TADAM : je leur ai demandé “à votre avis pourquoi on n’a pas droit au téléphone pour cet atelier” ? 

Et ce sont les jeunes eux-mêmes qui ont cité tous les avantages à laisser leur téléphone de côté. Finalement ils étaient très contents de cette règle ! 

T : Comment se sont passées tes premières animations TADAM ? 

L : Ma première animation s’est déroulée avec Anne-Sophie, et je me sens très chanceux d’avoir co-animé à ses côtés. 

C’était pour un atelier de 2,5 jours, pour des 3° SEGPA. 

J’ai immédiatement senti qu’on attendait de moi une posture différente de ma posture habituelle d’animateur BAFA ; avec TADAM, on a des messages à faire passer, des choses à leur apprendre, on a l’ambition de créer une cohésion de classe. 

Ça va beaucoup plus loin qu’une animation classique.

Sur ce premier atelier j’ai pu observer des changements dans la classe entre le début et la fin de l’atelier ; c’était super. 

Par exemple, on a accueilli un jeune décrocheur, connu pour son absentéisme, son addiction aux vidéos et la difficulté pour lui de s’intégrer au reste du groupe... 

On nous a dit : “vous avez eu de la chance, il est venu ce matin, mais le connaissant il ne viendra pas cet après-midi”. 

Puis, on a entendu  “bon, il est venu aujourd’hui, mais il ne viendra pas demain”. 

Finalement, il s’est présenté de lui-même tout au long de l'atelier. 

T : Dans certains établissements, les dynamiques entre les jeunes sont tendues, voire violentes . Cela met en péril la réussite scolaire des élèves. 

Tu as fait face à ce genre de groupe ? 

L : Juste après les vacances scolaires de la Toussaint, j’ai animé un atelier [de 3 heures] pour des Seconde Métiers de la Relation Client (MRC). 

L’ambiance de classe était très particulière : certains élèves prenaient beaucoup de place alors que d’autres étaient très renfermés. 

Au fil de l’atelier, et en discutant avec la professeur principale - qui était absolument géniale - on a pu comprendre ce qui se jouait dans cette classe.

On s’est rendus compte qu’une élève se faisait harceler, que les dynamiques de groupes étaient très genrées, les garçons se moquaient beaucoup des filles … 

Les relations entre eux étaient en fait très toxiques : c’était “j’attaque avant qu’on m’attaque, pour ne pas être celui qui sera critiqué et moqué”. 

T : En tant qu’animateur, comment gérer de telles dynamiques, déjà ancrées dans le groupe ? 

L : L’avantage avec les animations TADAM, c’est qu’on est toujours en binôme pour animer. Dans ce cas là c’est Capucine, ma co-animatrice, qui a super bien pris les choses en main en les projetant dans leur vie future, d’adulte et de professionnel. 

Et surtout, on s’est appuyés sur le “cadre TADAM”, et notamment sur les quatre accords Bienveillance, Ecoute, Co-responsabilité, Confidentialité. 

On a accepté de ne pas mener toutes les séquences prévues pour prendre vraiment le temps de leur faire expérimenter le cadre. Le but c’est avant tout de leur montrer qu’on peut faire autrement. 

Avec cette classe en particulier, il y a tout un parcours TADAM prévu, on revient dans quelques semaines pour un atelier de 2,5 jours, ce qui permettra d’aller plus loin dans l’accompagnement avec eux. 

T : Quelle est ta perception de la communauté aujourd’hui ? 

L : Ca commence avec la formation, on noue des liens très forts avec sa cohorte. Et c’est génial de recroiser des personnes de sa formation en animation. 

Mais ce que j’apprécie particulièrement avec la communauté, c’est le fait d’être en binôme lors des animations. 

Ça permet de rencontrer d’autres membres, avec leurs façons de faire et leurs expériences ; on apprend beaucoup sur le terrain auprès de chaque Révélateur de Talent, tout en étant en confiance car on a un socle commun très fort. 

J’aime piocher des idées, des bonnes pratiques chez chacun. Et le fait de voir différentes approches ça permet de mieux s’adapter aux groupes.

Propos recueillis en novembre 2024

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